Une rétrospective consacrée à Isabelle Reed,  reporter de guerre, décédée 2 ans auparavant dans un accident de voiture, oblige le mari et les 2 fils, l’un adulte et l’autre encore adolescent, à se replonger, à travers les photos, dans ce passé douloureux.  

Le récit se centre sur Conrad, le cadet, qui semble en grande souffrance, s’enferme dans les jeux vidéos et le mutisme. Ce film pluriel et virtuose, qui alterne les points de vue, les flash-back et les séquences oniriques, radiographie l’état de névrose de ce groupe familial, dont la façade rassurante s’effrite peu à peu.

Cette oeuvre captivante, subtile, imaginative, inventive, apparent patchwork narratif, est servie par un casting prestigieux. Le jeune comédien Devin Druid incarne avec une justesse infinie cet adolescent, qui nous bouleverse. A ses côtés, 2 immenses comédiens, révèlent les recoins les plus secrets et les plus troubles de l’humain.

Joachim Trier (1974) est issu d’une dynastie familiale norvégienne, célèbre dans le milieu du cinéma. Il suit les cours de l’école de cinéma danoise puis, à 23 ans, il est admis à la National Film School de Londres. Ses professeurs sont Stephen Frears et Mike Leigh.

Admirateur de Bresson, Ken Loach, Antonioni,  il réalise un premier long métrage en 2006 “Nouvelle donne”, admiré par Arnaud Desplechin.

En 2011, Oslo, 31 août est sélectionné à Cannes (Un Certain Regard). Grand succès critique pour cette variation mélancolique autour de la solitude d’un ex-toxico.

En 2015, Plus fort que les bombes était en compétition officielle à Cannes.